FREEDOM SONATA

Première Mondiale Festival de Marseille, 20 et 21 juin 2024

 

“Tout ce qui est, participe de tout ce qui est,
rien n’est tout seul.”

En 2024, cela fera 30 ans que j’ai le privilège et la joie de pratiquer l’art de la chorégraphie. 

J’ai créé mon premier solo, “Four Dances”, en 1994 sur une musique de Bach. 30 ans et plus de 50 pièces plus tard, J’ai toujours l’impression de juste commencer. 

S’il me fallait définir ce sur quoi j’ai travaillé au cours de ces 30 années, ce serait le raffinement d’un système humain, c’est-à-dire les chemins par lesquels les individus en présence se rassemblent, accèdent à leur plus haut potentiel, cohabitent et collaborent.

LA PIÈCE 

Interprétation libre et contemporaine de la forme musicale classique de la sonate, Freedom Sonata se déploie en trois mouvements chorégraphiques distincts. 

La bande-son est une juxtaposition de deux sources musicales : Kanye West, avec son album 2016 The Life Of Pablo dans son intégralité et L. V. Beethoven, avec le second mouvement de sa dernière sonate n° 32, joué par Mitsuko Ushida et enregistré en 2006. 

Freedom Sonata est le nouveau chapitre d’une étude constante et continue sur la manière dont les groupes et les individus qui les composent se comportent, fonctionnent et s’efforcent de trouver un état d’équilibre et d’épanouissement. En ce sens, l’oeuvre est bien sûr une manière de regarder la façon dont la société - telle que nous la connaissons - s’organise dans différents contextes et peut donc être vue comme une exploration de modèles alternatifs possibles. 

« Liberté », comme terme et concept, est probablement le mot le plus abusé, mal utilisé et mal compris qui existe. La vérité est que rien n’est plus facile que de priver les gens de toute sorte de libertés, au sens d’émancipation ou de droit naturel.

La création chorégraphique peut servir d’espace pour examiner comment résoudre la tension interne entre l’individu et le collectif, quel type d’autorité peut servir de force motrice positive et laquelle peut se révéler destructrice. Et donc, lorsqu’on me demande si mon travail est politique, ma réponse est que mon travail n’est pas politique, mais c’est la façon dont je travaille qui l’EST. 

Sous un angle anthropologique, mon travail s’apparente à un processus de réflexion et d’observation active de questions telles que les modèles d’organisation des groupes, les modalités de gouvernance et les structures politiques, les modèles économiques, la gestion des ressources entre autres. Je le définirais comme : 

Un engagement, à travers une pratique chorégraphique, envers l’idée qu’il est possible de bâtir une société fondée sur des principes d’auto-organisation, d’association volontaire et de soutien mutuel. 

Décentraliser la structure conventionnelle des hiérarchies entre chorégraphe et danseurs, repenser la répartition du pouvoir et des responsabilités, proposer de nouvelles façons de définir ce que peut être réellement la chorégraphie/la création de danse et changer les paradigmes établis en plaçant la liberté individuelle au centre comme une valeur fondamentale de la création de la danse, sont les stratégies les plus utiles et précieuses par lesquelles la danse peut devenir une force pertinente pour signaler les anomalies sociétales et proposer des alternatives.

LES LUMIÈRES 

Le concept des lumières de Freedom Sonata se nourrit de ma fascination pour le matériel de lumière analogique, offrant des textures, une dynamique, une palette et une qualité d’éclairages scéniques incomparables. 

En plus d’être un outil pour donner forme à l’espace et à la chorégraphie, et pour guider l’oeil du spectateur, la lumière est pour moi un élément intrinsèquement musical, faisant contre-point à la fois à la musique et à la danse, ajoutant une couche de composition supplémentaire à travers le temps.

LA MUSIQUE 

Kanye West 

The Life of Pablo est le septième album studio du rappeur et producteur américain Kanye West. Il est paru le 14 février 2016. 

Je suis venu tardivement à la musique de Kanye West. C’est seulement depuis trois ans que je plonge en profondeur dans sa discographie, avec une admiration grandissante pour ce que je considère maintenant comme l’un des artistes musicaux les plus importants, les plus créatifs et innovants des deux dernières décennies. 

The Life of Pablo est remarqué pour sa « composition brute, parfois même intentionnellement désordonnée, conçue pour sonner comme une oeuvre en chantier ». West dit de la musique de cet album qu’elle est comme « L’évangile selon Ye ». 

Décrit comme « oscillant constamment entre la bravade fanfaronne et l’insécurité à la limite de la paranoïa, brisant le sacré contre le profane et perturbant ses propres grooves fluides avec des interjections, The Life of Pablo « a perfectionné l’art du bricolage esthétique et intellectuel, changeant de forme en temps réel et comptant sur les auditeurs pour suivre. » 

Il s’agit indéniablement de l’oeuvre d’un des artistes repoussant le plus les limites de la musique.

L.V. Beethoven 

La Sonate pour piano n° 32 en ut mineur, op. 111 (deuxième mouvement, Arietta : Adagio molto semplice e cantabile) est la dernière des sonates pour piano de Ludwig van Beethoven. Ce sera la quatrième fois que j’inclus ce chef-d’oeuvre du répertoire de piano dans la bande son d’une de mes pièces. 

L’oeuvre a été écrite entre 1821 et 1822. Le deuxième mouvement est marqué comme une ariette avec des variations. Thomas Mann l’appelait « l’adieu à la forme de la sonate ». Rythmiquement visionnaire et techniquement exigeante, cette sonate est l’une des oeuvres les plus discutées de Beethoven. C’est l’une de ses dernières compositions pour piano. Presque ignorée de ses contemporains, ce n’est qu’à partir de la seconde moitié du XIXe siècle qu’elle trouve sa place dans le répertoire de la plupart des grands pianistes. 

Le deuxième mouvement comprend des sections de caractère dansant et fortement syncopées. Mitsuko Ushida a remarqué que cette variation, pour une oreille moderne, a une ressemblance frappante avec le boogie-woogie enjoué ; et sa proximité avec le jazz et le ragtime, qui viendront 70 ans plus tard, a souvent été soulignée. 

Alfred Brendel dit de ce deuxième mouvement, que « ce qui doit être exprimé ici est une expérience à l’état pur » et que « peut-être nulle part ailleurs dans la littérature pour piano l’expérience mystique ne se sent-elle si immédiatement à portée de main ».

PRESSE

Avec « Freedom Sonata », Emanuel Gat réussit une œuvre complexe, aux multiples facettes, finement observée, fondée sur la psychologie et la sociologie. Intemporelle, actuelle et touchante. - Online Merker

Une ode à la danse, à la folie de la jeunesse, à sa façon crâneuse de déplacer les montagnes. [...] Un moment exultant de danse et profondément fédérateur. - Danse avec la plume.com

Un merveilleux spectacle à la technique généreuse et à la bande son très Cult ! [...] L’écriture de Gat est une fête. Les bras se déploient jusqu’à toucher le ciel en prière, les regards sont la clé pour savoir quand rejoindre un mouvement, la danse explose. La grammaire est contemporaine, les corps sont denses et si profonds. À voir, c’est un tourbillon. [...] C’est une pièce géniale, au blanc lumineux, à la générosité exigeante. Une bombe. - Cult.news

Les mouvements saisissent par leurs textures comme taillés dans une pierre meuble, les corps emportés, les sauts exaltés, l’ensemble bouillonnant d’une vie impétueuse. [...] La pièce est fascinante dans sa construction qui dit vraiment quelque chose de ce que nous sommes et de notre époque, où liberté et entrave se jouxtent parfois étrangement. - Danser Canal Historique

Une ode à la liberté autant qu’au vivre ensemble. Une sonate du bonheur. - La Provence

De Beethoven à Kanye West, la nouvelle création du chorégraphe, présentée en première mondiale à La Criée, à l’occasion du Festival de Marseille, est une déferlante généreuse et transcendante de mouvements de haute technicité et de virtuosité. Une merveille ! [...] Véritable peintre du vivant, Emanuel Gat signe avec Freedom sonata une fresque dansée d’une lumineuse beauté. Ange ou démon, le noir et les ombres crépusculaires prennent le pas au fil de la pièce sur le blanc immaculé, à chacun de se laisser saisir par les intenses tableaux visionnaires qui se font et se défont devant nos yeux. Un sidérant ballet qui brouille les pistes de tous les intégrismes pour porter haut les couleurs de la tolérance et de la différence ! - L’Oeil d’Olivier

CRÉDITS 

Freedom Sonata
Durée indicative : 85 minutes sans entracte
Chorégraphie, scénographie et lumières : Emanuel Gat 

Musique Kanye West - The Life Of Pablo (2016)
Ludwig Van Beethoven – sonate pour piano #32 en Ut mineure opus 111 (deuxième mouvement) interprétée par Mitsuko Ushida, piano, et enregistrée en 2006. 

Crééavec et interprété par : Tara Dalli, Noé Girard, Nikoline Due Iversen, Pepe Jaimes, Gilad Jerusalmy, Olympia Kotopoulos, Michael Loehr, Emma Mouton, Abel Rojo Pupo, Rindra Rasoaveloson, Sara Wilhelmsson. 

Direction technique : Guillaume Février
Création sonore : Frédéric Duru 

Production Emanuel Gat Dance
Direction : Marie-Pierre Guio
Coordination de production : Mélanie Bichot

Coproduction : Festival de Marseille 2024, Théâtre de la Ville Paris, Sadler’s Wells London, Pôle Arts de la Scène – Friche la Belle de Mai, Torino Danza, Festspielhaus St Pölten, Concertgebouw Bruges – Festival December Dance, Comédie de Genève, Grand Théâtre de Provence, en cours. 

Réalisation décor : Ateliers de la Comédie de Genève

Résidences de création : KLAP Maison pour la Danse, SCENE44 . n + n Corsino, Grand Théâtre de Provence. 

Emanuel Gat Dance bénéficie du soutien du Ministère de la Culture et de la Communication - DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur au titre de compagnie conventionnée, de la Région Sud - Provence-Alpes-Côte d’Azur, du Conseil Départemental des Bouches du Rhône et de la Ville de Marseille.

Photos © Julia Gat